vu et bien aimé ce week end : slumdog millionnaire

n'étant pas critique de cinoche : un copier/coller qui pourrait donner envie

Un jeune homme sorti des bas-fonds de Bombay peut-il gagner quelques 20 millions de roupies dans un jeu télévisé sans tricher?

Résumé de l'intrigue de Slumdog Millionnaire: Jamal Malik (Dev Patel), humble serveur de thé dans un centre d’assistance téléphonique, se retrouve en finale l'édition indienne du jeu "Qui veut gagner des millions". Déjouant des questions face auxquelles échouent les gens les plus instruits, le présentateur de l'émission (Anil Kapoor) et la police sont persuadés que le candidat triche... Son interrogatoire sera l'occasion d'un retour en arrière sur son enfance et son adolescence avec son frère et une amie. En même temps que le spectateur découvre leur effrayant parcours, il comprend que les motivations du candidat dépassent la somme en jeu sur le plateau.

Naturellement, Qui veut Gagner des Millions, émission archi-connue dans le monde entier, n'est qu'un prétexte pour évoquer la société indienne sous ses aspects les plus divers. Jamal grandit dans un milieu incroyablement hostile. Pauvreté des bidonvilles, fouilles dans les ordures, pseudo-orphelinat utilisant les enfants comme mendiants, mutilations, affrontements religieux, pègre, prostitution, corruption, tortures policières, école anecdotique, mariage forcé, abus sur les touristes, mépris généralisé des gens selon leur position dans la hiérarchie sociale, tout y passe. Même le cricket!

Les épisodes sympathiques sont rares, si ce n'est quelques scènes empreintes de poésie comme lorsque les femmes font sécher leurs saris le long des rails. Le portrait réaliste de l'Inde brossé par le réalisateur Danny Boyle n'a rien de séduisant. Tout reste à faire. Le héros, qui se retrouve parfois du mauvais côté, ne se plaint pourtant jamais. Cette absence d'apitoiement sur soi à quelque chose de rafraîchissant, vue depuis un continent où la revendication est une seconde nature. Et l'Inde évolue. Les progrès sont perceptibles à travers le film, qu'il s'agisse du policier interrogateur revenant en quelques heures à l'humanité envers son prisonnier ou de bidonvilles insalubres remplacés par des tours au fil des ans, à destination d'une classe moyenne émergente.

L'incroyable volonté de Jamal alliée à une capacité de survie à toute épreuve forcent le respect. Sa force de caractère n'est jamais affaiblie: jamais on ne voit Jamal pleurer sur son sort ou se demander ce qu'il devrait faire. Il survit, c'est tout. Sa situation dicte ses méthodes. La morale semble évidemment première victime de son cadre de vie difficile, mais dès qu'il a de meilleurs choix, c'est-à-dire dès que situation s'améliore d'un zeste - bien que toujours très inférieure aux conditions invoquées par les criminels occidentaux pour justifier qu'ils n'avaient pas d'autres choix - l'entrepreneur prend aussitôt le dessus! La séquence du commerce dans les trains est édifiante. Jamal est attachant parce qu'il est honnête autant qu'il puisse se le permettre. Il ne ment pas, il n'a rien d'un hypocrite, il n'est ni jaloux, ni aigri. Un héros sympathique et positif, sans rien avoir de surhumain, et avec un objectif en tête...

vais aller le voir pendant qu'il est encore à l'affiche

vu hier soir, j'ai vraiment bien aimé ... un portrait de l'inde loin de Bollywood, à compléter par la lecture du ' Sacred Games' de Vikram Chandra

pendant la projection, je trouvais que le gimmick d'utiliser le jeu prennait à un moment (la fin) trop d'importance dans la narration, en induisant une rupture de ton, mais avec un peu de recul le scénario est obligé de passer par ces scénes pour arriver a sa conclusion ... et puis je n'aime pas

Spoiler:

à ranger à coté du fabuleux 'Cidade de Deus' de Fernando Mereilles et du 'Los Olvidados' de Bunuel.

visuellement, ça mérite un ticket de cinéma

Très bon film (malgré la lenteur du début).
Je l'ai trouvé bien ficelé au niveau de "l'intrigue" et très poignant

Petit bémol en ce qui me concerne, la touche typiquement Bollywood du générique de fin (perso, j'adhère pas trop).

enfin vu

terrible tout de même j'adore la 'zik du film

J'y vais à la projection en Art & Essai à Tournai la semaine prochaine ! Vivement !

Envie de retourner en Inde moi...*soupir*

Devilred a écrit:

enfin vu

terrible tout de même j'adore la 'zik du film

+1 oui tout à fait..."même si c'est vraiment pas du tout mon style", elle cadre vraiment bien avec le film : exemple la course poursuite dans le bidonville.

Tardif, mais bon, j'ai plus de recul !


J'avoue y être allé pour voir le nouveau film du réalisateur Mr Boyle ! Il y a quelque chose, qui me fait apprécier ce film à moitié !

Je reconnais un beau travail au niveau de la réalisation, des couleurs du film (d'ailleurs en rapport avec les milles teintes de la culture de l'inde), du scénario (qui réussit à rendre compte par le biais d'une histoire d'amour, d'une réalité de la société en Inde, ..., tout en abordant des thèmes communs à toutes sociétés !)

Mais, il y a quelque chose, qui me laisse un goût étrange !

Est ce des raccourcies un peu facile par rapport à cette culture, ..., où des questions sociales un peu traitées naïvement, ..., où le déroulement d'un jeu, dont on a du mal à croire, qu'il pourrait véritablement se dérouler de la sorte en la réalité ! A moins, que ce soit le partie prit de la sensiblerie à tout prix promu par la réalisation du film, qui n'en avait véritablement pas besoin pour nous toucher, qu'en même !


Pour autant, au niveau de la question purement sociale, les thèmes sont riches entre ;

La question de la misère au sein des pays en voix de développement, ..., le corolaire entre la misère et la question de l'enseignement ou l'éducation, ..., la misère et la délinquance, ..., la criminalité et la délinquance, ..., l'exploitation de la misère par le biais de la criminalité, ..., la question de la réussite sociale, ..., notamment pour certaines personnes, étant des parvenues, le fait d'enfoncer d'autres personnes, voulant à leur tour atteindre la réussite, ..., le corolaire entre la misère en des pays en voix de développement et la résonance de problèmes avec la misère, au sein des pays dit riches, ..., et bien d'autres encore, ...

Bref, un très beau film sur la forme, comme sur le fond, ..., mais me laissant un étrange goût !

Je suis à la bourre : je ne peux y aller que lundi prochain à Tournai (Diffusé en Art & Essai VO évidemment comme toujours ici avec ce genre de films). Ceci dit, ayant déjà été en Inde et au Népal pendant 3 semaine en 97 et donc ayant été plongé dans le "vif du sujet", j'aurais sans doute un regard concerné. Je vous dirais quoi.

Et bien je l'ai vu hier soir et je l'ai trouvé extraordinaire et parfaitement juste ! Pas de sensiblerie ni de "goût étrange" pour moi, bien au contraire, j'y retrouve les comportements sociaux que j'ai vu là-bas dans les rues à Delhi, Gwalior, Jaïpur ou encore à Agra sur le site du Taj Mahal sans aucun artifices ni tromperie de la part du réalisateur. J'y ai retrouvé les mêmes expressions et réactions des personnages dans certains dialogues que j'ai entendu de nombreuses fois dans les bouches d'amis ou de connaissances Indiennes, Pakistanaises et Bengladeshi.

Bref ce film a la couleur de l'Inde, il a le goût de l'Inde et son réalisateur bien qu'anglais à tout compris à la société indienne et au cinéma indien et à su faire un film cru parfois, amusant parfois mais sans concession utilisant les mêmes artifices qu'un cinéaste natif du pays l'aurait fait : on y trouve tout Bollywood résumé mais en même temps on y trouve aussi la même analyse et la même sensibilité que dans le cinéma d'auteur Indien (Satyajit Ray, Mira Nair, etc...)

Bref, ce film a amplement mérité ses récompenses !

Je pense le revoir une 3eme fois cette semaine...


Sacré jamal malik !

Je suis d' accord avec ton avis froggy .

the crow a écrit:

Je suis d' accord avec ton avis froggy .

Je ne savais pas que tu avais aussi été en Inde et que tu connaissais le cinéma de Bollywood et le cinéma d'auteur de Satyajit Ray et Mira Nair ? Tu m'épates là, je n'aurais pas cru !

Euh non je ne suis jamais allé en inde ..

Je parlais de ton approche du film et ceux qui conaissent l' inde ont le même resenti que toi .